Le diabète jugé indésirable dans l'armée

Par Camille FratiLex KlerenEric Engel

Un candidat à la musique militaire a remporté son bras de fer judiciaire avec l’armée luxembourgeoise qui l’avait réformé en raison de son diabète. Retour sur une affaire qui en dit beaucoup sur le pouvoir de l'armée de décider pour elle-même.

Le diabète est-il incompatible avec une carrière dans l'orchestre de l'armée luxembourgeoise ? C’est ce que pensent l’armée et le ministère de la Défense. Certes, le diabète figure toujours parmi les maladies incompatibles avec l'exercice militaire dans la plupart des pays. Mais les progrès de la médecine et une certaine ouverture d'esprit – ou tout simplement du pragmatisme – font bouger les lignes : l'armée belge ouvrira bientôt ses portes aux personnes atteintes de diabète, en France la police leur est déjà accessible depuis fin 2022, ce qui constitue un premier pas encourageant.

Jang (prénom modifié par la rédaction) est diabétique depuis son enfance. Sa maladie étant sous contrôle, il pensait pouvoir choisir son métier sans que son état de santé ne soit un obstacle. Diplômé d’un master en musique spécialité trompette au Conservatoire royal de Bruxelles, il se présente à l'été 2020 à l'examen-concours de sous-officier de musique militaire. Il est retenu mais doit encore réussir les deux jours de sélection comprenant des tests psychotechniques, des épreuves sportives, un examen médical et un entretien de motivation. Il passe les différentes épreuves avec succès – notamment le test d’aptitude physique avec une moyenne de 15,5 sur 20 – mais est recalé. Motif avancé : il a indiqué au service médical de l'armée qu'il était atteint de diabète de type 1. Sans chercher plus loin, le médecin chef de l'armée l'a déclaré inapte.

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